L’alimentation de précision en élevage porcin

élevage porcin

L’élevage de porc est un domaine où les bénéfices peuvent être rapidement engloutis par les coûts alimentaires. Il est primordial dans ce cas de déterminer précisément les besoins quotidiens de chaque porc en termes d’aliments, mais aussi de personnaliser la façon de servir chaque animal afin d’éviter le gaspillage. Voici les points forts de cette méthode appelée l’alimentation de précision.

Cibler les besoins individuels

L’approche générale dans l’élevage porcin est d’apporter l’aliment collectivement. Pratiquement, une dizaine de porcs reçoivent le même aliment au même moment. Cependant, on rencontre toujours un écart de poids entre les animaux, bien qu’ils mangent le même aliment, avec plus ou moins la même quantité. Cet écart, qui est de 20 kg entre les extrêmes, met en évidence le fait que chaque animal a des besoins nutritionnels spécifiques.

L’alimentation de précision est la technique qui adapte l’aliment porcin de manière individuelle, de façon à ce que chaque animal reçoive la quantité d’aliments et les caractéristiques qui répondent à ses besoins. En effet, il est tout à fait possible de produire un porc de taille et de qualité identique en ciblant des points spécifiques de son alimentation. Les chercheurs ont réussi cette prouesse en optimisant 3 compléments alimentaires pour porcs : l’utilisation de rations à faible teneur en protéines, l’amélioration de l’efficacité de l’usage du phosphore et l’emploi d’acides aminés.

Les truies en gestation et les porcelets sont les groupes qui nécessitent des soins particuliers selon le site vitalac.eu. Il est primordial de leur fournir une alimentation avec des apports nutritionnels élevés afin que la gestation soit saine pour les truies, et que le sevrage n’affecte pas la santé des porcelets.

Éviter le gaspillage

Deux points essentiels se trouvent améliorés lorsqu’on utilise la technique de l’alimentation de précision dans la nutrition pour porcs. Premièrement, les dépenses liées à l’alimentation sont réduites de 8 à 12 %, puisque chaque porc sera nourri avec seulement la quantité de nutriments qu’il requiert pour combler ses besoins quotidiens. Il est même possible d’avoir un porc de même qualité et de même poids et taille en lui donnant 25 % de protéines en moins que ce qui se fait dans l’alimentation classique.

Deuxièmement, les rejets d’azote et de phosphore peuvent diminuer jusqu’à 40 %, ce qui permet d’abaisser considérablement les coûts du lisier. En effet, si les aliments pour porcs sont distribués de façon classique pour un lot, les besoins initiaux en lysine des animaux à forte croissance ne seront pas couverts, tandis que les besoins finaux des porcs à croissance tardive seront trop importants. Dans les deux cas, la matière azotée sera gaspillée.

Piloter l’alimentation

De plus en plus de firmes proposent des solutions pour automatiser et piloter l’alimentation des porcs, notamment ceux destinés à la charcuterie. Deux approches se distinguent, mais ont pour même objectif de mettre en place une alimentation précise qui permettra de réduire le coût alimentaire et les rejets environnementaux. L’approche la plus simple est l’alimentation en fonction du poids vif de l’animal. Ce dernier passe donc par une routine de pesage avant d’être nourri.

L’autre approche est plus moderne et s’appuie sur des modèles mathématiques développés pour l’estimation des besoins nutritionnels de chaque porc, suivant toutes les phases de l’engraissement. L’animal fait alors l’objet d’une analyse de données via des puces électroniques. Ses performances sont suivies en temps réel et de manière individuelle. Ces données sont récoltées par des logiciels qui définiront les parcours nutritionnels de chaque animal, tout en tenant compte des disparités sur l’efficacité alimentaire individuelle. En fin de chaîne se trouvent les « alimenteurs » automatiques, qui se mettent en place afin de pouvoir nourrir chaque porc avec la quantité de nutriments nécessaires en une journée.